Comme l’indique la Présidence de la République dans un communiqué que du 6 novembre 2004, "l'action des forces françaises (en Côte d'Ivoire) s’inscrit dans le cadre du mandat confié par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies aux forces de l’ONUCI et de Licorne pour assurer le respect du cessez-le-feu et la sécurité des personnes en Côte d’Ivoire" à la suite de troubles graves en 2002.
La France est intervenue en Côte d’Ivoire au lendemain de la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 afin de protéger ses ressortissants. Très vite, le rôle de la France a évolué vers une interposition entre les forces armées du gouvernement ivoirien et la rébellion. Cette action a évité une guerre civile et de nombreux massacres.
La France a rapidement défendu un règlement multilatéral de la crise. Elle en effet favorisé le rôle de la CEDEAO qui est intervenue tant politiquement que militairement puis de l’ONU devant le prolongement de la crise (résolution 1464, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité).
Les accords de Marcoussis
L’ accord de Marcoussis du 24 janvier 2003, passé entre toutes les forces politiques, prévoyait simultanément le maintien du chef de l’Etat, la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale intégrant des représentants de la rébellion et la mise en œuvre d’un programme abordant les principaux sujets de fond à l’origine de la crise ivoirienne (nationalité, propriété foncière rurale, éligibilité, restructuration de l’armée, désarmement de la rébellion). Dans le prolongement, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 13 mai 2003 la résolution 1479, créant ainsi "pour une période initiale de six mois, une Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (MINUCI) avec mandat de faciliter la mise en œuvre de l’Accord de Linas-Marcoussis et comprenant une composante militaire (...), en complément des opérations menées par les forces françaises et celles de la CEDEAO".
L’objectif de cette résolution est la tenue d’élections démocratiques fin 2005. Le Conseil de Sécurité des Nations unies a fait sien cet accord. Le 4 avril 2004, l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI, 6240 hommes) a pris le relais des contingents de la CEDEAO, aux côtés de la force Licorne qui reste sous commandement français (4000 hommes).
Comme l’a rappelé le président Jacques Chirac, dans son discours du 8 novembre 2004, "la France est l’amie de la Côte d’Ivoire. Elle souhaite que ce pays retrouve le chemin de la reconcilation nationale. C’est dans cet esprit qu’elle y poursuivra résolument son action de paix dans le cadre fixé par les Nations-Unis".